Consommation d’eau d’un portique : un levier stratégique souvent sous-estimé
À chaque cycle de lavage, plusieurs centaines de litres d’eau sont mobilisés. Dans une flotte poids lourd ou autocar, cela représente vite un poste de dépense significatif — sans parler des obligations croissantes en matière d’environnement.
L’objectif n’est pas de laver moins, mais de laver mieux. Cela suppose de s’équiper avec un matériel économe, de réutiliser l’eau lorsque c’est pertinent, d’optimiser les réglages, de choisir les bons produits et de structurer l’exploitation pour éviter les excès invisibles mais coûteux.
- 1 - Estimer la consommation d’eau : chiffres-clés et paramètres à surveiller
- 2 - Portique de lavage et réutilisation de l’eau : comment concilier économie et performance
- 3 - Lavage poids lourd : produits et réglages pour optimiser sans surconsommer
- 4 - Optimiser la fréquence de lavage sans nuire à l’image ni surconsommer
Estimer la consommation d’eau : chiffres-clés et paramètres à surveiller
Un cycle de lavage peut mobiliser jusqu’à 300 litres d’eau. Ce chiffre dépend de nombreux paramètres : type de véhicule (frigo, citerne, autocar…), durée des phases (prélavage, brossage, rinçage…), vitesse de translation, buses châssis activées ou non, saisonnalité (présence de sel ou de boues), et part d’eau recyclée.
Deux sites équipés de portiques similaires peuvent afficher des consommations très différentes, simplement parce que les programmes ou options ne sont pas réglés de la même manière.
Comment estimer vos besoins en eau par lavage pour un parc poids lourd ou autocar ?
Comptez jusqu’à 300 L d’eau par lavage comme base pour un cycle optimisé. Ce chiffre varie selon le type de véhicule, les programmes utilisés, la saison, et la part d’eau recyclée.
L’essentiel est de raisonner programme par programme. Pour chaque cycle (standard, intensif, hiver…), notez :
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les options actives (ex. : buses châssis),
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la vitesse de translation,
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et la part d’eau réutilisée.
Cette lecture évite de surdimensionner les besoins en eau et permet d’agir là où c’est vraiment efficace : durée des phases, pression, ou désactivation d’options non essentielles. Un suivi mensuel simple, en litres par cycle et par programme, permet de repérer les écarts et d’optimiser les réglages.
Portique de lavage et réutilisation de l’eau : comment concilier économie et performance
Les portiques de dernière génération combinent plusieurs leviers d’économie : une hydraulique plus précise, des buses performantes, et des programmes finement pilotés (temps, pression, débit). Ce pilotage intelligent permet de réduire considérablement l’apport d’eau neuve — sans compromis sur le résultat final.
À condition de maîtriser la qualité de l’eau réutilisée. Cela passe par l’entretien régulier du système de filtration, des contrôles visuels et olfactifs simples, et un suivi rigoureux des débits. Une vigilance minimale, mais essentielle pour garantir la performance du lavage dans la durée.
Peut-on réutiliser l’eau à toutes les étapes du lavage ?
Oui. L’eau peut être réutilisée à toutes les étapes, à condition de maintenir une qualité suffisante. Cela repose sur un traitement efficace (filtration, décantation) et un suivi rigoureux de l’eau.
En pratique, toutes les phases peuvent être alimentées par de l’eau traitée : prélavage, brossage, rinçage… à condition d’en garantir la propreté. Pour cela :
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entretenez la chaîne de traitement (décantation, filtration),
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surveillez les odeurs, les dépôts ou particules en sortie,
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nettoyez régulièrement les éléments sensibles (filtres, buses).
Vous pouvez choisir de réserver une eau particulièrement traitée à la finition, notamment pour les zones visibles comme les cabines. Mais si la qualité reste constante, tout le cycle peut en bénéficier. C’est la clé pour réduire durablement l’eau neuve, stabiliser les consommations, et anticiper les pics liés à la saison ou à l’encrassement.
Pour limiter la consommation d'eau, certaines stations de lavage sont munis d'un système de recyclage, pour exemple un système de recyclage des eaux usées biologique a été mis en place dans une station de lavage poids-lourds.
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Lavage poids lourd : produits et réglages pour optimiser sans surconsommer
Utiliser des produits de qualité, bien adaptés au type de salissure, permet d’obtenir un bon résultat sans multiplier les cycles. L’objectif : laver efficacement, sans excès d’eau ni réglages approximatifs.
Trois leviers sont à maîtriser : le dosage, la répartition entre brosses et haute pression, et le temps de contact. Un bon réglage permet d’obtenir une mousse efficace, un rinçage ciblé, et une couverture homogène. Les portiques modernes intègrent ces fonctions, mais c’est leur paramétrage précis qui fera vraiment la différence en matière de consommation.
Haute pression ou brosses : quelle méthode de lavage consomme le moins d’eau ?
Les deux sont complémentaires. La haute pression cible les zones critiques, les brosses couvrent l’essentiel. En ajustant la haute pression uniquement là où elle est utile, on réduit la durée d’activation et donc la consommation d’eau.
La haute pression est idéale pour les zones très exposées : face avant, châssis, jonctions de carrosserie. Les brosses assurent un nettoyage régulier sur les grandes surfaces.
En limitant la haute pression aux zones qui le nécessitent, et en laissant les brosses faire le reste, on réduit la durée d’utilisation des buses, donc la quantité d’eau mobilisée. C’est un équilibre à trouver selon le type de véhicules et leur niveau de salissure.
Pour faciliter le pilotage, il est conseillé de paramétrer plusieurs profils de programme (standard, intensif, hiver). Cela permet d’adapter l’intensité du lavage à la réalité du terrain, sans gaspiller.
Optimiser la fréquence de lavage sans nuire à l’image ni surconsommer
Entre deux lavages complets, un nettoyage rapide des zones visibles (face avant, vitres, optiques) suffit souvent à maintenir une bonne image sans relancer un cycle entier.
Côté installation, quelques contrôles réguliers permettent de stabiliser la consommation : buses en bon état, absence de fuite, vitesse de translation conforme, pression et débits vérifiés. Ce sont des gestes simples, mais essentiels pour éviter les dérives invisibles.
Quelle fréquence de lavage adopter pour un camion sans surconsommer ni nuire à l’image ?
La fréquence dépend de l’usage, des contraintes clients et de la météo. Combinez des lavages complets espacés avec des entretiens ciblés entre deux cycles pour limiter la consommation sans altérer l’image du parc.
En pratique, adaptez la fréquence selon les conditions :
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Hiver ou temps pluvieux : conservez une fréquence régulière mais allégez certaines phases (rinçage, finition) si le véhicule reste globalement propre.
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Période sèche : espacez les lavages complets et renforcez les entretiens rapides sur les zones visibles.
Ce pilotage vous permet de :
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réduire la consommation d’eau globale,
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limiter le temps d’immobilisation des véhicules,
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et préserver une image professionnelle constante.
Maîtriser la consommation d’eau : un levier de performance pour votre parc
Atteindre une consommation d’eau raisonnable et stable ne relève pas du hasard. C’est le résultat d’un ensemble cohérent : un équipement bien dimensionné, une réutilisation de l’eau maîtrisée, des programmes adaptés, des produits efficaces, et un suivi régulier.
En structurant votre approche autour de ces leviers, vous obtenez une consommation prévisible, maîtrisée, et alignée avec les besoins réels de votre flotte. C’est un facteur direct de performance opérationnelle : moins d’eau gaspillée, moins d’écarts de qualité, et une exploitation plus sereine.
Pour aller plus loin, identifiez les points à optimiser sur votre installation actuelle : programmes, cycles, réutilisation, entretien… Un simple bilan mensuel peut suffire à enclencher une baisse durable de la consommation.